L’article qui suit ,et qui risque d’être un peu décousu dans son déroulé, est une réflexion que je me suis faite aujourd’hui après avoir atteint un objectif que je m’étais fixé.

C’est une réflexion qui colle et qui répondra parfaitement à la question du titre de cet article : que pouvez-vous attendre de votre ostéo ?

Car après tout vous venez avec vos attentes dans nos cabinets et il est bien normal de donner un début de réponse à cette question parfois houleuse !

Pour que vous puissiez comprendre ou je vous emmène, je vais vous raconter le cheminement qui a fait émerger cette idée d’article.

 

Une histoire de balance …

Nous sommes en janvier 2019, je suis sportif, mais très gourmand, trop gourmand, beaucoup trop gourmand !

Ce qui fait que je me suis retrouvé avec une belle bouée au niveau ventre.

Je ne m’en inquiétais pas trop, car c’était l’hiver puis je me pèse jamais « à quoi bon ? » me disais-je …

Et il a fallu que je monte sur la balance et là c’est le gros choc : 77,5 kg … pour ceux qui ne me connaissent pas, je mesure 1m67 … ce qui fait beaucoup trop de gras pour un si petit corps !!

Ni une ni deux je prends conscience que j’ai un peu déconné et que je ne me suis pas trop écouté, ni sur ce que je mangeai ni sur les quantités que je mangeais.

Il fallait alors faire quelque chose et ce fut de revoir ma diète, faire quelques ajustements, repenser un petit peu tout ça pour être plus conscient du carburant que je mettais dans mon corps.

J’ai évidemment structuré un peu plus mes entraînements à la salle et à la maison et ,chemin faisant, 3 mois après j’étais descendu de 10kg sans trop d’effort, j’étais ravi.

Je me suis alors mis à m’entraîner avec un objectif en tête, un mouvement en tête : le muscle up.

 

Au boulot, objectif muscle up!

Pour faire simple un muscle-up c’est une traction suivie d’un dips au-dessus de la barre de traction, je vous laisse chercher pour les images 😉

Pour réaliser ce mouvement, il faut beaucoup de qualités athlétiques : force, explosivité, équilibre et coordination.

On est début avril, je m’en vais tranquillement à la salle et je tente de passer un muscle up : échec cuisant.

Je me rends compte que malgré les efforts fournis durant 3 mois ça n’est pas encore suffisant pour passer ce muscle up !!

Je décide alors de travailler le mouvement de manière totalement décomposée et de ne plus le tenter avant d’avoir atteint un certain niveau sur les autres mouvements.

Un mois après je retente et rien n’y fait ! je m’agace, je me dis que je n’y arriverai pas, que je dois mal faire les choses … je suis frustré vous l’avez compris !

Frustré de voir que malgré mes bonnes performances sur d’autres exercices je n’arrive toujours pas à passer au-dessus de cette fichue barre aaaah !

Je tiens bon et décide de me remettre au travail et d’augmenter la difficulté des exercices.

Je ne retente aucun muscle up durant deux mois, je prends mon mal en patience enchaîne les tractions lestées, les dips lestés … enfin un entraînement focalisé sur cet objectif de passer un muscle up !

 

Le verdict … !

Nous sommes mi-juillet, le 12 exactement, et j’avais noté dans ma liste des choses à faire avant le 31 décembre « réaliser au moins un muscle up ». Debout depuis 5h45, j’ai fini le boulot à 14h, je prends mon courage à deux mains et file au parc du levant à Palavas pour passer ce foutu premier muscle up !

Je me motive comme je peux dans la voiture, musique à fond, clim, je me prépare mentalement, je visualise le mouvement, j’essaie de le réaliser mentalement.

Je sors de la voiture, déterminée, prêt à le passer cette fois.

Je m’échauffe et une fois devant la barre je donne tout : c’est un succès !

3 séries de 4 muscle up !!!!

Hourra !

Si fier de moi et des résultats de mon entraînement j’en vois à présent les conséquence, la peau arrachée au niveau de la paume de ma main comme récompense d’un travail acharné et ces 12 muscle up passés.

En voyant la photo, vous avez dû vous demander pourquoi. Pourquoi mettre une telle photo ?

Quel rapport avec le titre ?

Et bien justement tout est là. 

 

Douleur -> frustration -> objectif -> planification -> succès !

Ces deux bouts de peau arrachés retracent exactement toutes les étapes par lesquelles j’ai dû passer pour en arriver là.

Et malgré la douleur que j’ai actuellement, je suis content de les avoir, car elles signent mon succès et ma validation d’un objectif.

L’histoire que je viens de vous décrire, c’est l’histoire que vous vivez peut-être en ce moment avec votre douleur.

Cette douleur qui est apparue presque du jour au lendemain et qui ne vous lâche plus.

La douleur est comme beaucoup de chose : elle a besoin de temps, de patience et d’écoute.

 

Alors que pouvez attendre de votre ostéopathe ?

Ce que vous allez lire dans ces lignes n’est que le reflet de ma pensée et mon humble avis en rien une vérité absolue.

L’ostéopathe à l’image d’un réparateur, car il a ,grâce à ses mains et sa tête, le pouvoir de soulager les gens de leur douleur de manière redoutablement efficace.

Cette l’a culturellement placé dans la case réparateur : j’ai mal, je vais voir mon ostéo, j’ai moins mal voir plus mal du tout, il m’a réparé.

C’est vrai que le raisonnement tient debout et c’est effectivement parfois le cas.

Il y a plusieurs choses qui me gène dans ce raisonnement.

Tout d’abord la relation se fait à sens unique, l’ostéopathe n’est alors qu’un applicateur, une sorte de gros médicament qui soulage. Cette posture ne nécessiterait alors aucun engagement de la part du patient en dehors de la confiance qu’il porte en son praticien.

Ensuite cette logique peut entraîner une certaine perte d’autonomie du patient vis-à-vis de santé, de votre santé, car on place l’ostéopathe en tant que personne qui détient la connaissance technique et sans elles point de salut.

Enfin on détourne le suivi à long terme. Car OUI le suivi est essentiel en ostéopathie, même si la fréquence des visites n’est pas la même qu’en kinésithérapie par exemple.

Je pense que vous l’aurez compris, l’ostéopathie, du moins telle que je la conçois, ne s’inscrit pas dans cette forme de pansement alternatif dans laquelle on la place.

L’ostéopathe se doit d’être un accompagnant, et pour pouvoir accompagner il faut entrer en relation avec son patient.

Je prends souvent comme exemple 3 questions que je pose à presque tous mes patients :

  • Avez vous déjà été manipuler par un ostéopathe ? Est-ce que le fait de vous faire manipuler est un problème pour vous  ?
  • Qu’est ce que vous attendez de moi ?
  • Est ce que vous avez des questions à mes poser ? ai-je répondu à vos questions et vos attentes ?

ce sont 3 questions toutes simples et qui semblent pourtant tomber sous le sens :

Si cette personne va voir un ostéopathe c’est qu’elle a besoin/envie de se faire manipuler et elle attend que son ostéopathe le/la soulage.

Et bien ma courte expérience m’a bel et bien démontré que non, ce n’est pas si simple, si on prend le temps d’écouter.

L’accompagnement est donc véritablement important dans la pratique de l’ostéopathie, car la consultation ne s’arrête pas une fois passé le seuil de la porte du cabinet.

Il y a peut être une autre séance de prévue, des exercices que l’ostéopathe vous à suggérer de faire, un conseil qu’il vous a donné en attendant votre prochaine entrevue.

Car en matière de santé, comme dans beaucoup d’autre chose, rien n’est exact et rien n’est linéaire !

Pourquoi je vous dis ça ? Tout simplement, car votre douleur n’est pas une simple douleur. Elle a une histoire, même si vous ne la connaissez pas. Il y a de nombreuses forces en présence qui « discutent » en permanence, échangent, luttent parfois pour trouver la meilleure réponse à apporter à la problématique dont vous souffrez actuellement.

C’est pour cela que vous pouvez avoir parfois le sentiment et la sensation d’aller mieux puis sans explication aucune le lendemain ou la semaine suivante de rechuter. Il y a de nombreux paradoxes au sein du corps humain qui mettent parfois nos neurones de soignant à rude épreuve.

Une chose que peu vous diront c’est que l’on sait actuellement que l’on ne sait pas tout, que nous ne sommes pas capables de tout expliquer, mais que globalement, dans la plupart des cas ce qu’on va faire va marcher.

C’est parfois très frustrant de ne pas comprendre, ça peut ressembler à du charlatanisme, mais je vous assure que la différence c’est d’avoir conscience qu’on ne sait pas tout !

Alors pour en revenir à notre question et faire un bref résumer de ce que je viens de dire : qu’attendre de votre ostéopathe ?

Votre ostéopathe doit pouvoir vous rassurer, vous écouter et vous conseiller dans la plus grande honnêteté, humilité et empathie possible pour vous accompagner du mieux possible vers le rétablissement … le tout saupoudré d’une légère touche d’humour en toute humanité !

Merci à ceux qui ont lu jusqu’ici, vous assurez 😉

Je suis disponible sur Facebook pour échanger à propose de cet article et surtout du sujet de cet article, que vous soyez ostéo, kiné, médecin, psy, patient … bref, peu importe qui vous êtes, je serai ravi d’échanger avec vous !