Dans cet article je vais vous expliquer ce qu’est réellement une sciatique, comment l’ostéopathie peut vous soulager et je vous présenterais des moyens efficaces pour vous en soulager.
Vous reconnaissez vous dans les situations suivantes :
- vous avez mal au dos et la douleur descend dans la fesse
- vous avez mal dans la cuisse
- vous avez du mal à lever la jambe
- vous ne pouvez pas rester en appuie sur une jambe
- vous avez une irradiation partant de la fesse et descendant dans le mollet
- vous prenez des anti-inflammatoires et anti douleur, mais ceux-ci n’ont pas d’effet
- seul la cortisone vous soulage
- une position assise ou debout prolongée vous déclenche des douleurs dans le bas du dos
- Vous avez du mal à vous pencher en avant ou au contraire à vous redresser
- Lorsque vous vous cambrez, vous ressentez une douleur vive dans le membre inférieur
Sachez avant tout que toutes les situations décrites ci-dessus ne correspondent pas toute une sciatique, c’est voulu.
Vous avez de la chance, il existe des solutions dans tous les cas et je vous donnerais quelques astuces pour vous soulager.
La sciatique : mon quotidien
Dans mon cabinet d’Ostéopathie à Montpellier, je vois quotidiennement des personnes souffrant du dos et notamment de sciatique.
Je sais à quel point cette affection est handicapante et douloureuse.
J’ai eu plusieurs personnes de ma famille qui ont souffert de sciatique avec parfois des journées entières passées au lit, car elles ne pouvaient pas se lever à cause la douleur.
Je sais ce que vous pouvez ressentir face à cette sciatique, la douleur est si intense qu’on imagine qu’elle ne s’arrêtera pas .. Et pourtant, l’ostéopathie a fait ses preuves dans la prise en charge des sciatique et sciatalgie et a révélé toute son efficacité de par son approche originale et naturelle.
C’est grâce à cette approche et cette vision globale que les résultats sont si bons.
Ce qu’il est essentiel de comprendre c’est que le corps ne fonctionne sous le format : 1 cause = 1 conséquence. Si c’était le cas, on aurait déjà trouvé des remèdes miracles à bien des maux.
Ceci est encore plus vrai pour la douleur : elle est multifactorielle. C’est le cas pour la sciatique, sauf cas particulier (comme toujours ou presque l’exception qui confirme la règle), mais nous y reviendrons.
La douleur a cet effet pervers qui nous pousse à croire que cela ne peut aller qu’en empirant ou que l’on aura cette douleur durant toute notre vie, mais l’expérience nous montre que ces états sont transitoires.
Pour reprendre un des enseignements de la sagesse bouddhiste : « Rien n’est immuable ».
La sciatique, c’est quoi ?
C’est une douleur irradiante le long du nerf sciatique dû à une atteinte, une irritation, une compression, une adhérence ou une inflammation de ce nerf ou de ces racines d’origine.
Le nerf sciatique a pour origine la réunion des branches terminales du plexus sacré (branche L4 L5 S1 S2 S3). Le nerf sciatique est symbolisé ci-dessous la réunion des parties vertes et jaunes.
Ici sur une vue frontale avec la colonne et le bassin :
Le nerf sciatique de l’arrière de la fesse jusqu’au pied.
Lorsqu’il y a une atteinte de ce nerf, la douleur va être différente suivant le niveau atteint.
Dans le cas d’une atteinte au niveau de la sortie du nerf 2 choses sont possibles :
- une douleur monoradiculaire (une seule racine nerveuse en souffrance)
- une douleur polyradiculaire (plusieurs racines nerveuses en souffrance)
La douleur d’une atteinte de la racine L5 prend son origine au niveau de la fesse, descend face postérieure de la cuisse, passe au niveau latéral externe du genou, décan sur la partie latérale de la jambe et sur la malléole externe et peut se terminer sur le gros orteil.
La douleur d’une atteinte de la racine S1 prend son origine au niveau de la fesse et parcourt la face postérieure de la cuisse, du genou de la jambe, du talon et finit sur le bord externe du pied jusqu’au 5e orteil.
La douleur est déclenchée par certaines positions et n’est normalement pas permanente.
On peut parfois retrouver ce que l’on appelle des sciatiques tronquées : on ressent la douleur dans la fesse et dans la jambe par exemple, mais pas dans la cuisse.
Ce que n’est pas la sciatique
De nombreux patients pensent parfois souffrir, à tort, d’une sciatique.
Il y a plusieurs raisons à cela :
La première est la dénomination de la douleur ressentie. On nomme sciatalgie toute douleur se situant sur le trajet du nerf sciatique ou s’apparentant à une atteinte de ce dernier.
La sciatique est UNE sciatalgie, mais toutes les sciatalgies ne sont pas des sciatiques, fort heureusement.
La seconde raison est que l’on cherche identifier notre douleur à quelque chose qui doit porter un nom, une étiquette et bien souvent, vu que certaine sciatalgies peuvent ressembler à une sciatique le raccourci est vite fait.
Revenons à nos moutons, ou plutôt à notre sciatique. Ce qui n’est pas une sciatique :
- une douleur dans le bas du dos uniquement n’est pas une sciatique
- une douleur du bas du dos, des lombaires irradiant dans la fesse n’est pas une sciatique
- une douleur dans la fesse n’est pas une sciatique
- une douleur dans l’aine n’est pas une sciatique
- une douleur dans le pied uniquement n’est pas une sciatique
- une douleur sur la face latérale de la jambe n’est pas forcément une sciatique tronquée
- une sciatique n’est pas forcément due à une hernie discale
- votre douleur n’est pas forcément en rapport avec l’état de votre dos, de vos disques ou de vos articulations
Vous n’avez plus le droit à l’erreur à présent !
L’importance de l’examen clinique
On donne aujourd’hui beaucoup trop d’importance à l’imagerie et trop peu à l’examen clinique qui est primordial.
On ne soigne pas une image, mais une personne.
L’examen clinique est alors primordial pour déterminer l’atteinte neurologique ou non et donc savoir si nous sommes en face d’une sciatique ou non.
Pour cela l’ostéopathe passera par plusieurs étapes :
1- l’anamnèse
C’est le moment ou l’ostéopathe va vous poser des questions sur vous, vos antécédents, votre vécu personnel, et la raison de votre consultation.
Le but ici est de regrouper des informations pour avoir une idée, une piste de recherche que l’on affinera lors de l’examen pour déterminer un traitement.
Il donc important de connaître les traitements que vous suivez, vos antécédents et avoir une description aussi précise que possible.
La sciatique est une atteinte radiculaire qui s’exprime dans un dermatome ou plusieurs, sans limites très nettes, elle n’est pas forcément permanente et est aggravée par des manoeuvres de compression ou d’étirement.
2- Examen neurologique
Il va être effectué dans plusieurs positions : debout, allongé sur le dos et sur le côté.
Le but est d’une part de reproduire les symptômes et d’autre part évaluer l’atteinte de la racine.
L’ostéopathe peut commencer l’examen en position debout et va chercher une position dans laquelle la sciatique se déclenche (généralement en inclinaison).
Il va ensuite regarder votre dos et voir s’il y a une déviation ou non au niveau lombaire signant une attitude antalgique (de soulagement).
Après cela il va vous faire marcher sur la pointe des pieds et sur le talon pour évaluer respectivement les niveaux S1 et L5 et mettre en évidence ou non un steppage (qui est un signe de gravité, car il y a paralysie).
Il poursuivra son examen par un test de sensibilité des différentes zones d’innervation du membre inférieur, par un testing musculaire (psoas = L3, quadriceps = L4, fléchisseur cheville = L5, triceps sural = S1) puis par un examen des réflexes ostéotendineux.
Enfin il effectuera un test de lassegue qui consiste à lever une jambe tendue pour mettre en tension le nerf sciatique et provoquer la douleur du nerf.
3- Le bilan Ostéopathique
Suivant l’intensité de la douleur, il est parfois difficilement réalisable, c’est pour cela que l’examen neurologique revêt toute son importance.
Lorsque le bilan ostéopathique est réalisable, l’Ostéopathe va vérifier la bonne mobilité de toutes les structures et permettre à celle qui en manque de la retrouver afin de laisser nerfs et vaisseaux sanguins libres de toutes fluctuations.
Il prêtera attention à tous les systèmes : digestif, vasculaire, crânien et nerveux, musculaire, articulaire, respiratoire et lymphatique.
Quelles sont les causes de la sciatique
Les causes sont nombreuses et multiples, je vais vous énumérer quelques-unes des causes les plus courantes. Cette liste ne se veut pas exhaustive, car il y a autant de problématiques qu’il y a d’êtres humains :
- un manque de mobilité du nerf sciatique dans sa gaine
- un spasme musculaire du piriforme ou des fessiers (muscle dans la fesse)
- une hernie discale
- l’arthrose
- une fracture vertébrale
- un spondylolisthésis
- une diminution du diamètre du canal lombaire (par arthrose)
- une luxation de hanche
- une spondylite infectieuse (infection de la vertèbre)
- une spondylarthrite ankylosante
- une tumeur au niveau du bassin, d’une vertèbre ou même du nerf lui-même
Comment soulager sa sciatique
Avant toute chose, il faut éliminer toute atteinte grave par un diagnostic médical chez votre médecin traitant avec un examen clinique et des examens paracliniques (scanner ou IRM).
Si aucune cause grave (hernie médiane avec paralysie, fracture, tumeur) n’a été décelée, vous pouvez suivre les conseils ci-dessous.
1- Prenez rendez-vous chez votre Ostéopathe
En l’absence de signe de gravité, l’Ostéopathie est tout indiquée !
Votre douleur qu’elle soit aiguë ou chronique, si elle ne présente pas d’événement déclencheur comme un traumatisme est multifactoriel.
J’aimerais vous proposer un élément de réflexion :
Vous déclenchez une sciatique, vous passez une radio mettant en évidence de l’arthrose (car on ne diagnostique pas une hernie avec une radio) ainsi qu’un scanner mettant en évidence une belle hernie discale droite L5-S1.
Qu’est-ce qui vous dit que la hernie discale n’était pas l’avant ? Rien.
Il convient alors de relativiser la douleur et faire preuve d’humilité. En tant qu’être humain nous sommes des êtres complexes utilisant un mode fonctionnement complexe. Nous ne fonctionnons pas toujours de manière binaire (cause –> effet).
C’est bien plus complexe qu’il n’y paraît, ou plutôt qu’on veut bien nous le faire paraître.
Prenons un autre exemple :
une étude américaine (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25430861) sur la prévalence de l’usure normale menée sur 3110 personnes sans symptômes après le passage d’une IRM nous montre que :
- 37% des personnes dans la vingtaine, 80% des personnes dans la cinquantaine et 96% des quadragénaires ont une dégénérescence discale.
- 30% des personnes dans la vingtaine, 60% des cinquantenaires et 84% des quadragénaires ont une protrusion discale.
Que devons-nous en conclure ?
Ces changements font simplement partie d’un processus d’usure et de vieillissement normal et nous montrent que la douleur n’est pas forcément en rapport avec une image.
Il en est alors de même avec la sciatique, nous ne soignons pas une hernie discale, une protrusion discale, ni même votre douleur. Nous vous soignons vous et votre corps. C’est pour cela que l’ostéopathie est si efficace dans prise en charge des sciatiques.
Attention toutefois, efficaces ne veut pas dire magique. Il est possible que cela nécessite plus d’une séance (3 voire 4 parfois).
Il est cependant essentiel de consulter pour éviter de tomber dans chronicité.
2- La glace
Votre nouvelle meilleure amie en attendant votre rendez-vous chez l’Ostéopathe. Son effet anesthésiant vous soulagera momentanément et vous permettra de bouger plus facilement.
Pour l’application :
Prenez un pain de glace ou sachet de petit pois congelé. Enroulez le tout dans un torchon, car la glace ne doit jamais être en contact direct avec la peau sous peine de brûlure (oui la glace brûle la peau !).
Effectué une application de 15 minutes à renouveler toute les deux heures.
3- l’acupuncture
Cette médecine est également très efficace dans tout type de névralgie. De fines aiguilles sont implantées sur des points précis qui viennent stimuler l’énergie vitale et certains méridiens afin de relancer la fonction nerveuse et circulatoire.
4- Les huiles essentielles
Vous pouvez utiliser ce mélange d’huile essentielle visible dans ma vidéo.
Vous pouvez également réaliser un mélange à 5% dans 200ml d’huile végétale ou de liniment olé-calcaire avec :
- 70 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus citronné pour ses vertus anti-inflammatoires.
- 40 gouttes d’huile essentielle de gaulthérie couchée pour ses vertus fluidifiantes (si vous êtes sous anticoagulant enlevé cette huile du mélange et rajoutez 20 gouttes d’eucalyptus et 20 gouttes de genévrier).
- 60 gouttes d’huile essentielle de lavande aspic pour ses vertus apaisantes.
- 80 gouttes d’huile essentielle de genévrier pour ses vertus de tonique nerveux.
A appliquer matin et soir et lorsque vous en ressentez le besoin.
Recommandations :
- Ne pas donner aux femmes enceintes.
- Ne pas donner aux bébés et enfants de moins de 6 ans.
- Ne pas aller au soleil après application.
- Ne pas avaler et bien se laver les mains.
5- Alterner le chaud et le froid
L’alternance de température stimule la circulation sanguine et lymphatique et aide à la réduction de l’inflammation et au processus de guérison.
Exemple :
Une poche de froid pendant 15 minutes, une douche ou un bain bien chaud, une poche de glace pendant 15 minutes.
6- Le mouvement
Bien qu’on donne rarement ce genre de recommandation, bouger est primordial pour ne pas laisser le cercle vicieux de la douleur s’installer : j’ai mal je ne bouge pas, moins je bouge plus j’ai mal en bougeant, etc.
Alors, comment bouger :
- Bouger d’un endroit à un autre d’une position à une autre est déjà un excellent début. Maintenir une position prolongée n’est vraiment pas recommandé pour les raisons que j’ai expliquées juste au-dessus.
- Marchez dehors, 5 minutes suffisent.
- Mobilisez son dos par des mouvements lents et doux tout en respirant, une vidéo est en cours de préparation à ce sujet. en attendant, voici deux postures que vous pouvez mettre en place en douceur :
- Effectuez des étirements lents et doux également, le yoga et le pilates peuvent aider.
7- Massez-vous ou faites vous masser !
On connaît tous les vertus relaxantes du massage.
Il peut être très utile dans le cadre d’une sciatique et en complément d’un traitement ostéopathique.
Vous pouvez vous massez vous même ou bien vous faire masser chez un kinésithérapeute.
8- Réapprenez à respirer
Le diaphragme est un muscle essentiel, il a tendance à rester en tension lorsque l’on a mal. Le détendre par des exercices de respiration va permettre de relâcher certaines tensions présentes au niveau de la colonne vertébrale et notamment du bas du dos (attache basse du diaphragme).
Pour vous aider, voici une vidéo que j’ai réalisée.
9- L’homéopathie
Il existe une préparation homéopathique très efficace dans les sciatiques : le Boripharm 23.
C’est un mélange de plusieurs souches homéopathique, particulièrement adapté dans le cas de la sciatique.
3 granules, 3 à 4 fois par jours en dehors des repas pendant 5 jours. Renouvelez la semaine suivante si les symptômes persistent.
10- L’argile verte en cataplasme
Vous pouvez utiliser ce remède de grand-mère : un cataplasme tiède d’argile verte recouvert d’une feuille de chou.
Pour savoir comment réaliser un cataplasme ainsi que les vertus de l’argile, lisez cet article.
Prenez rendez-vous
N’attendez plus !
Vous savez à présent presque tout sur la sciatique et avez les cartes en main. L’ostéopathie est très efficace dans le cadre de la prise en charge des sciatiques.
Vous avez désormais une bonne raison de vous rendre chez votre ostéopathe.
Prenez soin de vous,
Julien.